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Le Palais Littéraire et Musical a reçu le mercredi 26 février 2020 à 20h00 à la Maison de l'avocat du barreau de Paris pour une conférence
Un héritage méconnu…
Le Pardon de saint Yves qui a lieu chaque année le troisième dimanche du mois de mai en souvenir de sa mort le 19 mai 1303, rassemble à Tréguier (Côtes d’Armor) plusieurs milliers de personnes, croyantes ou non croyantes. Revêtus de leurs robes, les avocats, magistrats, professeurs de droit et autres juristes, venus toujours de toutes les régions de France et de l’étranger, y participent pour fêter et honorer leur saint patron.
Mais que savons-nous de la vie de saint Yves ? les manuscrits de l’enquête de canonisation ordonnée en 1330 sont parvenus avec bonheur jusqu’à nous. Ils mettent en lumière l’œuvre chrétienne du prestigieux trégorrois et plus indirectement, les rôles joués par Yves durant sa vie en qualité d’étudiant, d’official (juge ecclésiastique) et d’avocat des pauvres. La Vie d’Yves de Tréguier s’est déroulée au siècle du roi saint Louis, celui des dernières croisades, de l’émergence des ordres mendiants, du développement des universités françaises, du triomphe de l’Église détentrice d’un pouvoir spirituel omniprésent et souvent prompte à rivaliser avec le pouvoir temporel.
Canonisé en Avignon par le pape Clément VI, le 19 mai 1347, cette distinction accordée au profit d’un modeste juge et avocat breton exerçant loin des grandes voies européennes, fut en quelque sorte une éclatante « première ». En effet, la « sainteté » était jusqu’alors principalement initiée par la « Vox populi » et confirmée par l’évêque du lieu. Élus dans le cadre de cette procédure rapide et localisée, en Bretagne, de nombreux « saints » ont été recensés ; or, la popularité et le rayonnement de la plupart ont été éphémères et leur héritage quasi-inexistant. Tel n’a été le cas pour saint Yves de Tréguier dont le culte et le rayonnement se sont maintenus et renforcés au fil des siècles, contribuant ainsi à nous léguer un héritage culturel et spirituel considérable, notamment sur le plan artistique.
Auteur d’un très bel ouvrage consacré à Saint Yves de Tréguier, François Christian SEMUR nous invite à découvrir le riche patrimoine culturel et spirituel de cet héritage peu connu
Le conférencier : François SEMUR
Magistrat honoraire, docteur en droit et docteur en science politique, François Christian SEMUR a exercé de 1981 à 2007, les fonctions de Juge puis de Procureur de la République. Au préalable, il avait servi à la Direction Centrale de la Police Judiciaire à Paris en qualité de commissaire (1976-1981) et dans la Gendarmerie (1966-1976). En 1993, il a également participé en Haïti à la Mission Internationale des Droits de l’Homme (Micivih) mise en œuvre par l’ONU et l’OEA. Aujourd’hui retraité, il se partage entre son activité bénévole de délégué du Défenseur des droits et sa passion de l’histoire. Membre titulaire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers, président de l’Amicale des Officiers de Réserve de Saumur, vice-président des « Amis de Notre-Dame de la Légion d’Honneur », il est l’auteur de plusieurs biographies et ouvrages historiques, dont : « Mac Mahon, ou la gloire confisquée », (édit. Gawsevitch), « Bazaine, un maréchal devant ses juges », (édit. Cheminements), « Abbayes, prieurés et commanderies de l’ancienne France », « Abbayes d’Anjou », « Abbayes de Touraine », (édit. Geste), « L’Île de la Cité et ses ponts », (édit. Ouest-France), « Les palais de justice de France », (édit. L’Appart), « Tréguier, dans les pas de saint Yves » (édit. Ouest-France) et « Saint-Martin de Tours, pionnier européen de la solidarité », (édit. Hugues de Chivré).